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JOSEPH BERNARD (1866-1931) : DE PIERRE ET DE VOLUPTÉ

26 juin — 5 septembre 2021

Méconnu du grand public, Joseph Bernard fut pourtant omniprésent sur la scène artistique de la période Art déco et plusieurs de ses réalisations, telles la Frise de la danse ou la Jeune fille à la cruche, ont intégré la mémoire visuelle collective.
La première rétrospective qui lui est consacrée aujourd’hui réunit plus de deux cent œuvres et vise à faire redécouvrir la richesse de ses talents comme sculpteur mais aussi comme dessinateur, ses contributions dans le domaine du monument public comme dans celui des arts décoratifs. L’inspiration tragique des débuts, ancrés dans la mouvance symboliste et marqués par l’influence de Rodin, y côtoie une veine plus joyeuse, puisant dans les motifs mythologiques comme dans les scènes de l’intimité familiale. Les poètes et penseurs mélancoliques cèdent la place aux frises et rondes de danseurs ; à Salomé, à Orphée et au Sphinx succèdent faunes et bacchantes. Et toujours parmi les sujets priment l’amour, le chant, la danse, le rythme.
Attiré par « la vie de l’âme » sans jamais renoncer aux sens et à la chair, Joseph Bernard a développé un art singulier, dans lequel une évidente dimension mystique hésite entre religiosité et paganisme, et où les formes massives et simplifiées dessinent une modernité primitive et classique, nourrie par l’antiquité grecque et les cultures orientales.

Célébré comme l’initiateur, voire le prophète, du retour à la taille directe, Joseph Bernard a été hissé à une place d’honneur dans la sculpture de son temps. Le silence, du moins la rareté de sa parole, sa discrétion et l’absence de toute velléité théorique ont permis l’émergence d’un véritable mythe soulignant en l’artiste la précocité du génie, le labeur incessant, l’indépendance farouche, la primauté de l’instinct.
Réelles, ces qualités ont cependant masqué les intentions esthétiques d’un artiste en quête de pureté dans l’harmonie, mû par une aspiration à l’idéal qui explique le recours à la taille directe, sans intermédiaire, et la synthèse plastique. Cheminant « vers un art qui serait l’expression intense de la Beauté dans ses lignes les plus caractéristiques », Joseph Bernard était guidé non seulement par la matière mais aussi par la pensée. De même la mise en lumière exclusive de sa pratique d’artisan tailleur de pierre a fait croire à tort à un abandon du modelage, de la glaise mais surtout du plâtre, pourtant exercé avec maitrise toute sa carrière durant.

Conçue en coproduction avec le musée Paul-Dini à Villefranche-sur-Saône, cette exposition bénéficie du soutien exceptionnel du musée de la Fondation de Coubertin à Saint-Rémy-lès-Chevreuse et du Musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt. Autour des oeuvres présentes dans les collections roubaisiennes (une tête issue du Monument à Michel Servet, un bronze de la Grande Bacchante et deux bustes, Tête à l’aigrette et Tête de jeune fille, acquis très récemment grâce au Cercle des Entreprises mécènes, aux Amis et à l’aide de l’État), seront réunis plus de deux cent dessins (à la plume, au lavis, à l’aquarelle) et sculptures (de pierre, de plâtre, de bois, de bronze). Cette exposition n’aurait pu voir le jour sans l’engagement précieux de la famille de l’artiste et la générosité des prêteurs privés et publics, au premier rang desquels le musée d’Orsay et le musée d’art moderne de la Ville de Paris, mais aussi les musées de Lyon, Grenoble, Vienne et Belfort.

Commissariat scientifique Soline Dusausoy et Valérie Montalbetti

Commissariat général Sylvie Carlier et Alice Massé

Catalogue publié à l’occasion de l’exposition aux éditions Snoeck

Cette exposition bénnéficie d’un mécénat exceptionnel du CIC Nord Ouest, fidèle partenaire du musée La Piscine.

La scénographie est réalisée grâce au généreux concours des peintures Couleurs de Tollens.

Légende :
Joseph Bernard (1866-1931)
Grande Baccanthe, 1912-1919.
Pierre de Lens, Paris, Musée d’Orsay,
© Paris, RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Jean-Gilles Berizzi

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