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Marcel GROMAIRE, L’Abolition de l’esclavage, 1950

Marcel GROMAIRE (Noyelles-sur-Sambre, 1892 – Paris, 1971)

C’est en 1947, dans le cadre des célébrations du centenaire des journées de 1848 et de l’abolition de l’esclavage, que le peintre nordiste Marcel Gromaire reçut la commande d’un décor pour la salle des séances de l’Union française à Versailles, où devaient siéger des représentants de la République française et des territoires et États associés d’outre-mer.

Achevée en 1950, alors que l’artiste était nommé professeur d’art mural à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, cette immense toile fut fiévreusement préparée par plusieurs feuillets de notes, de nombreux dessins très nerveux à la plume (offerts au musée de Roubaix et à la Bibliothèque nationale par le fils du peintre) et enfin une esquisse peinte, aujourd’hui exposée à la maison de l’Europe à Paris. Autour des deux figures emblématiques de Marianne, à gauche, et de Victor Schoelcher, à droite, Gromaire réunit dans une mise en scène audacieuse, sous le drapeau tricolore d’une République populaire, les esclaves noirs victimes du commerce triangulaire, les ouvriers des journées de février et les révolutionnaires de l’an II. Ainsi le peintre d’histoire rappelle que la république de 1848 mettait ses pas dans les engagements égalitaires et abolitionnistes de la Révolution française : la loi du 27 avril 1848, qui proclamait l’abolition de l’esclavage, avait en effet été précédée par celle du 4 février 1794, annulée en 1802 par le Premier consul Napoléon Bonaparte. L’Union française qu’avait créée la Constitution de 1946 ne fut pas reprise dans les statuts de la Ve République, et le décor imaginé pour elle par Gromaire rejoignit alors les réserves des œuvres d’art de l’État.

Figure indépendante de l’art moderne, Gromaire a toute sa vie tenté un rapprochement entre la rigueur cubiste de la peintre française de sa génération et le chromatisme de l’expressionnisme flamand de sa région d’origine. Dans ses engagements politiques, il fut notamment proche de l’esprit du front populaire dont Jean Lebas, le maire de Roubaix qui fit construire la piscine au début des années 1930, fut le ministre du travail.

Cette œuvre est présentée dans le hall d’entrée.

Légende :

Marcel GROMAIRE (Noyelles-sur-Sambre,1892 – Paris,1971)
L’Abolition de l’esclavage, 1950
Huile sur toile marouflée sur bois
H. 488 ; L. 745 cm
Commande de l’État ; Dépôt du Centre national des arts plastiques en 1991
Photo : Alain Leprince

© ADAGP, Paris 2015

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