Visite guidée – René Iché : L’art en lutte
Chaque samedi à 16h, La Piscine propose une visite guidée de l’exposition temporaire en cours
23 juin au 17 septembre 2023
René Iché (1897 – 1954) : L’art en lutte
Le sculpteur René Iché est présent dans les collections de La Piscine grâce à deux achats récents qui disent son talent de portraitiste (L’Institutrice) comme son engagement politique exemplaire (Masque de Résistant). L’État a en outre déposé il y a peu à Roubaix une statuette allégorique à la forte charge mémorielle, symbole de la Résistance offert à De Gaulle pour son bureau londonien : La Déchirée, image d’une France faible et aveuglée, dénonciation de l’Occupation allemande et de la Collaboration de l’Etat français.
Autour de ces œuvres et grâce à l’apport des recherches menées par la petite-fille de l’artiste, des œuvres issues de la collection familiale, de collections privées et de collections publiques seront réunies dans une exposition inédite visant à faire redécouvrir un acteur incontournable de la scène artistique française du XXe siècle, attaché à traduire l’homme mais aussi son temps. Entre tradition et modernité, entre expression et épure.
La lutte, comprise comme corps-à-corps charnel, sportif ou amoureux, ou comme combat, résistance, défense d’une cause, est au cœur de l’œuvre de René Iché.
Soutenu par Bourdelle, c’est sous une forme primitive que ce vétéran de 14-18 conçoit à Montparnasse ses premières ébauches d’Homme succombant ou de Lutteurs. Deux décades plus tard, alors qu’il a rejoint la Résistance, au sein du réseau du musée de l’Homme, Iché les reprend et décline de manière quasi obsessionnelle.
Très tôt, il a accompagné les thèmes et engagements des surréalistes comme en témoignent son Inconnue de la Seine, les masques d’André Breton et de Paul Eluard. Dans les années trente et quarante, L’Institutrice, Fragment de Jeune Captive, Melpomène 36, Guernica, la Déchirée ou les masques de Résistant(e) sont autant des portraits ou figures psychologiques que des manifestes. Après la Libération, Iché inscrit ses Otages de Puiseaux ou ses Lutteurs de Carcassonne dans un espace ouvert où la sculpture monumentale s’allie à l’architecture. En 1954, il décède prématurément à Paris alors qu’il vient d’être désigné pour concevoir le Monument aux martyrs d’Auschwitz.